Traitement de la gale : la Société française de dermatologie tire la sonnette d’alarme

La Société Française de Dermatologie (SFD) tire la sonnette d’alarme : les cas de gale sont en nette augmentation en France, aussi bien en consultation privée que dans les institutions (maisons de retraite, hôpitaux, établissements médico-sociaux).

Illustration des lésions typiques de la gale sur la peau et du parasite responsable.

Traitement de la gale : accès difficile et manque d’information

Selon la SFD, un nombre important de cas de gale sont insuffisamment traités ou pas traités du tout. Les causes principales sont :

• l’absence de remboursement des médicaments antiparasitaires,

• le manque d’information du grand public sur la maladie, ses modes de transmission et les règles d’hygiène à respecter (lavage du linge, désinfection de l’environnement, traitement de l’entourage, etc.).

Pour améliorer la prise en charge, un essai thérapeutique national devait débuter en 2014 afin de comparer :

• l’ivermectine (Stromectol), traitement oral de la gale,

• à un antiparasitaire local de référence.

Cette étude avait pour objectif de fournir :

• des éléments solides pour le choix du traitement (oral vs local),

• et des arguments en faveur d’un éventuel remboursement des traitements antiparasitaires.

  
  

Rupture de stock de benzoate de benzyle Ascabiol : un facteur aggravant

A ces difficultés s’ajoute une rupture de stock persistante du benzoate de benzyle Ascabiol, l’un des traitements locaux les plus utilisés en France contre la gale.

Pour la SFD, cette situation est une préoccupation majeure, car :

• les produits de substitution ne sont pas totalement équivalents,

• l’adaptation des protocoles n’est pas toujours optimale.

Par exemple :

• l’Antiscabiosum, ayant une AMM en Allemagne, ne correspond pas exactement au schéma thérapeutique préconisé en France,

• l’esdépalléthrine (Spregal), présentée sous forme de spray, est moins utilisée, notamment en raison de sa forme galénique et de contraintes pratiques.

  
  

Un appel à la mise en place d’une cellule de crise nationale

Face à la recrudescence des cas et aux failles d’accès au traitement, la SFD demande la création d’une cellule de crise chargée de définir des stratégies de prise en charge de la gale :

• A court terme : gestion des ruptures de stock et optimisation des protocoles thérapeutiques ;

• A moyen terme : amélioration de l’information du public et des professionnels, harmonisation des recommandations ;

• A long terme : meilleure surveillance épidémiologique, soutien à la recherche clinique et réflexion sur le remboursement des antiparasitaires.

Référence et source

Texte adapté à partir du : Communiqué de presse de la Société Française de Dermatologie du 16 décembre 2013 :« Traitement de la gale : une préoccupation majeure dans un contexte de recrudescence des cas »Synthèse par le Dr Jésus Cardenas - via Doctissimo.

Note importante

Cet article a une vocation informative et reprend les constats de la SFD à la date du 16 décembre 2013. En cas de démangeaisons persistantes, suspicion de gale ou contact avec une personne infestée, il est indispensable de consulter un médecin ou un dermatologue pour bénéficier d’un diagnostic et d’un traitement adaptés.