Manger des rats au Cambodge
- SUBLIMM OI

- 12 févr. 2014
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
En Europe, le rat évoque surtout le dégoût, la saleté et les risques sanitaires.
Au Cambodge, notamment autour du lac Tonlé Sap, la réalité est très différente : en saison des pluies, les rats deviennent une véritable ressource alimentaire et une source de revenus pour les familles les plus modestes.

Quand les eaux montent, les rats remplacent les poissons
Chaque année, pendant la mousson, le niveau du lac Tonlé Sap grimpe de plusieurs mètres. En septembre, les pêcheurs peinent parfois à atteindre le fond du lac avec leurs filets : les captures de poissons diminuent et les revenus avec.
Pour survivre, une partie des habitants se tourne alors vers un autre « gibier » : les rats. En période de crue, les rongeurs se réfugient dans les arbres et se nourrissent principalement de fruits. Les chasseurs expliquent que ce régime limiterait certains risques sanitaires, rendant ces animaux « propres » à la consommation, en comparaison des rats vivant dans les égouts ou les décharges.
Pour les familles les plus pauvres au Cambodge, manger des rats représente une source de revenus
Pour les familles de pêcheurs les plus précaires, la chasse aux rats n’est pas seulement une question d’alimentation, c’est aussi une activité économique à part entière. Les rongeurs capturés sont : consommés sur place, ou vendus sur les marchés locaux comme viande bon marché.
Dans un contexte où chaque revenu compte, la chasse aux rats représente donc un complément financier non négligeable pendant la mousson.
Rats, alimentation et santé publique : prudence nécessaire
Même si, sur le Tonlé Sap, les chasseurs estiment que les rats arboricoles sont « plus sûrs » que les rats urbains, ces rongeurs restent des vecteurs potentiels de maladies. La consommation de viande de rat doit donc s’accompagner de :
précautions d’hygiène strictes (cuisson prolongée, manipulation prudente),
sensibilisation aux risques de zoonoses,
et, idéalement, de contrôles sanitaires lorsqu’ils sont vendus.
Cette pratique illustre bien l’ambivalence du rat : nuisible dans de nombreux contextes, mais ressource de survie dans d’autres.


