Le 1 février 2012 à 11:00. Une femme qui possédait plusieurs spécimens de rats a contracté une maladie transmise par les animaux, qui lui a fait perdre son lobe d’oreille.
L’histoire remonte au mois de mai dernier. Marie Lhoumeau, 27 ans, vit alors en couple à Niort. Sachant sa concubine mordue de petits rongeurs, son ami de l’époque décide de lui en offrir deux. « J’ai toujours aimé les rats. J’en avais déjà eu auparavant. Mon petit copain m’en a acheté deux, chez Animal &Co, une animalerie installée dans la zone commerciale Niort-Est, à Chauray », raconte la jeune femme. Elle aurait pu vivre en harmonie avec eux, oui, mais voilà que les animaux, âgés de quelques semaines seulement, déclarent des symptômes plus qu’inquiétants. « Dès le lendemain, l’un des rats s’est mis à tousser et à renifler bizarrement. Il est mort un jour plus tard », se remémore Marie. Cette mort rapide, le second rat n’y échappe pas, malgré une consultation chez le vétérinaire.Aussitôt après, Marie constate un petit bouton sur son lobe de l’oreille. « Ce n’était pas inquiétant, mais il me grattait ». Ce petit rien en apparence dégénère. L’oreille gonfle et les antibiotiques prescrits n’ont aucun effet. Son état empire, elle est donc hospitalisée au CHU de Poitiers. A cet instant, personne ne le sait encore, mais le virus cowpox, transmis par les rats de compagnie, est en train d’agir. « C’était un peu Dr House au départ. Tout le monde passait.
Ce virus a une durée de vie de un mois. Dès qu’il trouve une porte d’entrée, il s’y engouffre et il nécrose. J’ai perdu le lobe d’une oreille. Mon visage était déformé. On m’a arraché un ongle mais j’ai pu sauver mon doigt. J’avais aussi une vilaine plaie de 10 à 15 cm de longueur sous l’oreille. J’en conserve une cicatrice », témoigne la jeune femme originaire de Poitiers. D’après le ministère de la Santé, les infections à ce virus sont rares chez l’homme, mais elles ne sont pas exceptionnelles.
Depuis 2002, des cas sporadiques sont rapportés en Europe, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.Défigurée, elle porte plaintePour Marie, le bilan est plus qu’amer : en un mois, elle subit quatre opérations. Malgré cela, elle reste défigurée. D’ailleurs, les photos prises durant cette période sont insoutenables. « Le responsable de l’animalerie m’a quand même dit de relativiser, que ce n’était pas très grave. Il a téléphoné à ma mère en s’excusant. Pour finalement mettre en cause son fournisseur. J’aimerais tout simplement qu’ils assument », relate-t-elle. Pour le gérant de l’animalerie, les protocoles d’hygiène ont été respectés : « Nous sommes des gens sérieux, la Direction des services vétérinaires DSV a pu constater que nous respections les règles ». Toutefois, la jeune femme et son avocat ont décidé de porter plainte contre l’animalerie et le fournisseur, la société Savannah, installée dans le Tarn.En attendant la décision de la justice, Marie affectionne toujours autant les rats, mais n’en a plus chez elle.