Les fourmis ont envahi une aile du Palais de la Découverte à Paris où l’exposition, Mille Milliards de Fourmis, permet d’examiner leur vie par le détail. Apparues sur Terre il y a 140 millions d’années, elles se distinguent par leur faculté d’adaptation et leur diversité soit plus de 12 000 espèces recensées sur les cinq continents.
Elles ont connu le temps des dinosaures, une époque à laquelle les fleurs n’existaient pas sur terre. Lointaines héritières d’une variété préhistorique de guêpe dont sont également issues les abeilles, les fourmis, apparues il y a environ 140 millions d’années sont l’espèce animale la plus répandue sur la planète. On en dénombre probablement 10 millions de milliards, admet Philippe Lavaivre, médiateur scientifique au Palais de la Découverte à Paris, bâtiment sous la verrière duquel se tient, jusqu’en août 2014, l’exposition Mille Milliards de Fourmis. Elles sont partout
Pour Philippe Lavaivre, les fourmis se distinguent surtout par leur capacité à acquérir de l’expérience.
La fascination qu’exercent les fourmis sur le public s’explique par leur proximité, elles sont présentes partout, hormis aux pôles et en haute montagne mais aussi par leur mode de fonctionnement en société organisée. Les gens sont fascinés par les fourmis parce qu’elles vivent en groupe. Il y a une reine, des ouvrières et on ne peut pas s’empêcher de comparer leur fonctionnement avec celui de la société humaine , poursuit le scientifique.
En vingt-deux ans, cela fait déjà la troisième exposition que nous consacrons aux fourmis, s’étonne presque Phlippe Lavaivre qui a justement axé, avec ses collègues, l’exposition du Palais de la Découverte sur le mode de vie de ces omniprésents hyménoptères. Grâce à des photos, des ateliers, des maquettes, des vidéos, des tablettes tactiles interactives mais aussi des mini-conférences de 45 mn à une heure, on découvre tous les détails et subtilités de la vie des fourmis.
Si leur cerveau est minuscule et peu développé (200 000 neurones contre environ 100 milliards pour le cerveau humain), elles se distinguent par leur capacité à apprendre, ou plutôt à acquérir de l’expérience. Pour le public, la fourmi c’est un petit robot qui fait toujours la même chose. Eh bien, ce n’est pas du tout ça, rectifie le médiateur du Palais de la Découverte. Le rôle des fourmis change en fonction de leur âge, suivant ce qu’il y a à faire dans la fourmilière. C’est un rôle qui est assez souple, poursuit-il.
Toujours en groupe. La taille des yeux, des mandibules et des antennes peut varier en fonction du rôle occupé dans la fourmilière.
Même si plus de 12 000 espèces de fourmis sont recensées dont environ 250 espèces en France, leur morphologie générale reste identique, six pattes, une tête, un thorax , un abdomen, antennes coudées et mandibules droites, et elles varient plutôt par leur couleur ou par leur taille de 0,8 mm à 3 cm et jusqu’à 8 cm pour une reine en période de ponte. Et si elles peuvent vivre seulement par groupe de trois, comme c’est le cas d’une espèce au Brésil, elles peuvent également former des sociétés de 20 millions d’individus, certaines parcelles de la forêt amazonienne comptant ainsi jusqu’à 8 millions de fourmis par hectare.
Quant à la cohabitation, il n’y a pas vraiment de règle. Certaines fourmis peuvent s’entre-tuer pour conquérir des territoires mais d’autres peuvent très bien coexister, comme sur cet arbre du Pérou où vivent en bonne intelligence pas moins de 43 espèces différentes. Enfin, elles ne sont pratiquement jamais dangereuses pour l’homme, exceptées les fourmis de feu dont la piqûre peut, dans certains cas, provoquer la mort par allergie, d’ailleurs on déplore une centaine de morts par an dans le monde. Ou encore les fourmis légionnaires qui se déplacent en nuées et dévorent tout sur leur passage mais seulement des proies peu mobiles, précise Philippe Lavaivre. Nous voilà presque entièrement rassurés.
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