Traitements Naturels contre les traitements Phytosanitaires

Depuis trois semaines, un petit acarien du nom d’Euseius gallicus joue les guerriers dans les serres horticoles varoises : dopé avec un pollen sur-protéiné aspergé sur les feuilles de rose, cet auxiliaire agricole constitue en peu de temps des colonies de congénères qui se chargent des nuisibles. Chez le producteur hollandais Olij Rozen où il est testé depuis quelques mois, ses troupes sont venues à bout des mouches blanches et des thrips en moins de temps que les traitements phytosanitaires. Surtout, leur prix à 2 euros le m2, est trois fois inférieur et leur taux de reproduction est tel qu’il permet de grosses économies de main-d’oeuvre chez les producteurs. Ce petit arachnide est un des quelque 300 alliés naturels du maraîchage, de l’horticulture et du jardinage que produit et distribue depuis 1987 la société belge Biobest. Sa filiale tricolore, installée à Orange au coeur du grand potager français, compte déjà plus de 5.000 clients, parfois très surprenants : la serre privée de Michelin, celle d’Air France à Toulouse, le parc Euro Disney, Mouton Rothschild… ” A force de démonstration, les auxiliaires naturels ont gagné leurs lettres de noblesse dans tous les secteurs agricoles “, apprécie Loïc Goëau, directeur de la filiale France, l’une des plus actives. Elle réalise une croissance annuelle de 10 à 15 % et 4,8 millions d’euros de chiffre d’affaires sur les 36 au total pour le groupe qui est également implanté au Maroc, en Turquie, au Canada, au Mexique, en Chine, et en Israël.

Chaque ravageur résistant a son ennemi

Les acariens ne sont pas sa seule spécialité. Biobest propose également des bourdons comme auxiliaires de pollinisation, nombre de phéromones pour piéger les ravageurs et anticiper les traitements, des bactéries, des vers, des champignons parasites de nuisibles…

Le tout est de trouver comment le rendre performant, explique le chef d’entreprise. La dernière trouvaille du groupe est d’employer le vol des bourdons pour porter l’estocade : des champignons ou du pollen sont savamment disposés à la sortie des ruches pour imprégner l’insecte qui va les déposer directement sur les fleurs. Appliquée sur le kiwi, ces vecteurs permettent d’augmenter le rendement de 20 %, de réduire le temps de main-d’oeuvre de 3 heures par hectare et d’économiser 85 % de pollen, un produit excessivement cher. La technique est également efficace sur les fraises et les poires. De prochains tests doivent démontrer sa faisabilité en plein champs, sur des culture de colza et de tournesol.

via : Les bourdons de Biobest 

#acariens #arachnide #auxiliairesagricoles

13